au moment de la tourmente révolutionnaire (1)
Au moment de la tourmente révolutionnaire, l’État obéré dans ses finances, fit main basse sur les biens du clergé, les vendit à vil prix et dépouilla ainsi les églises de leurs revenus. L’église de Quevauvillers eut le sort commun et fut privée de ses ressources indispensables pour le culte religieux.
[…] Suivant le témoignage de Dom Grenier, dans son dictionnaire topographique du département de la Somme, la paroisse de Quevauvillers, comprenait autrefois dans sa circonscription les fermes importantes de Ménévillers, Vaqueresse et Hinneville ; ce qui lui donnait une étendue considérable et nécessitait la présence de deux prêtres pour le service religieux. Mais pour cela, il fallait des ressources et assurer des moyens d’existence au prêtre qui viendrait aider le curé de la paroisse. Le seigneur de Quevauvillers, M. le comte Louis de Gomer, le comprit et fit preuve en cette circonstance d’une grande générosité, en constituant à perpétuité une rente de 300 francs pour l’établissement et l’entretien d’un vicaire dans la paroisse de Quevauvillers, par son testament en date du 4 juillet de l’année 1720. Voici en quels termes cette fondation est constituée :
« Je soussigné Louis de Gomer d’Hainneville, lieutenant pour le roi en la citadelle d’Amiens, ayant toujours eu désir de procurer quelque faveur aux habitants de Quevauvillers principalement pour le spirituel : je déclare par forme de codicille, et sans déroger aux dispositions de mon testament lequel sera exécuté suivant sa forme et teneur, que je veux, que si de mon vivant je ne trouve point à acheter un fonds suffisant, il soit pris à commencer sur mes biens et revenus les plus clairs, la somme de 300 livres par chacun an, pour être payée de quartier en quartier et par avance aussi par chacun an et à perpétuité, au prêtre qui fera les fonctions de vicaire en la paroisse de Quevauvillers. La dite fondation faite à la charge, que le dit prêtre après mon décès sera nommé au vicariat de la dite paroisse par celui de ma famille qui sera seigneur de Quevauvillers et portera le nom de Gomer, et au défaut par celui du même nom de Gomer, qui sera le plus proche parent dudit seigneur de Quevauvillers. Comme aussi le dit prêtre vicaire sera obligé de dire dans l’église de Quevauvillers, trois messes par semaine pour le repos de mon âme à perpétuité, voulant pareillement qu’en cas de mort du dit prêtre et toutes les fois qu’il s’agira de pourvoir à la dite place, un vicaire en quelque manière que ce soit, le prêtre soit toujours nommé et présenté comme dessus est dit par un de ma famille et approuvé par Monseigneur l’Evêque d’Amiens…
Fait en ladite Citadelle d’Amiens, le quatrième jour de juillet 1720.
Signé : D’HAINNEVILLE. »