bienfaiteurs de la commune
De tout temps, les seigneurs de Quevauvillers furent les bienfaiteurs de la commune et ne reculèrent devant aucun sacrifice pour en diminuer les charges ou secourir les habitants.
Parmi les principales œuvres de bienfaisance que l’on doit à leur générosité, nous signalerons l’établissement d’une école de filles. Jadis, l’instruction des filles était donnée par une personne du pays et même par l’instituteur communal.
Lorsqu’en 1828, Mlle Léonide de Gomer, actuellement mariée à M. Adrien de Morgan de Belloy, voulut à la suite d’une grave maladie, et en reconnaissance pour sa guérison, procurer aux jeunes filles de la paroisse le bienfait d’une instruction religieuse. A cet effet, une maison avec dépendances fut construite, et une rente de 300 fr. fut fondée pour le traitement des religieuses, par la famille de Gomer. Mais ce ne fut qu’en 1842 que les religieuses de la Sainte-Famille vinrent prendre possession de leur nouvelle maison qu’elles dirigent depuis cette époque, avec un dévouement admirable.
L’intention des donateurs était d’abandonner l’établissement à la commune. Mais le Conseil municipal, pour des raisons que nous n’avons pas à juger, ayant refusé celle libéralité, l’école des filles resta un établissement libre indépendant. L’exemple des seigneurs de Quevauvillers devait bientôt trouver des imitateurs. M. l’abbé Ruin, pénétré des avantages qu’une salle d’asile procurerait aux familles ouvrières, conçut le projet d’en construire une pour les petits enfants. Au moment de réaliser cette bonne œuvre, la mort le surprit le 24 décembre 1870. Il n’eut que le temps de léguer aux curés de la paroisse ses successeurs, les fonds nécessaires pour la construction d’une salle d’asile libre, d’une rente de 600 fr. pour la religieuse chargée de diriger l’établissement. Ses intentions ne tardèrent pas à être pleinement exécutées et la salle d’asile fut bénie le jour de Pâques 1873 en présence de toute la population. L’accueil bienveillant fait par la municipalité à cette nouvelle maison établie dans un des plus beaux quartiers du pays ; l’empressement des familles à envoyer leurs enfants à l’asile et déjà le bien être moral qui se manifeste en eux, sont une garantie de succès pour l’avenir de cet établissement et feront à jamais bénir la mémoire de M. l’abbé Ruin.