Quevauvillers, un village picard du sud-amiénois...

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La conquête de la Gaule et son occupation par les Romains, apporta dans cette contrée alors habitée par des peuplades indépendantes, de notables changements, non seulement dans l’administration, les mœurs et les coutumes, mais encore dans la constitution du sol ; car on vit bientôt les vastes forêts qui couvraient la plus grande partie du pays et servaient comme de temples aux divinités du paganisme, disparaître pour faire place à de nombreuses voies Romaines, qui, partant du cœur de l’empire, répandirent la vie et l’activité, là où naguère régnait la solitude.

[…] Cependant, pour conserver leurs conquêtes, entretenir une correspondance active entre le centre et les extrémités, et porter secours aux endroits faibles, les Romains sentirent le besoin d’établir le long de leurs voies, des postes de cavalerie. Ce fût l’un de ces postes, qui donna naissance à Quevauvillers, désigné, dans les actes anciens par ces mots Equitum villa (résidence des cavaliers) […]. Etabli sur un vaste et large plateau, couronné de bois séculaires nul pays n’était plus favorable aux évolutions de la cavalerie, et probablement qu’il fut plus d’une fois le théâtre de ces batailles gigantesques que les Romains livrèrent aux valeureux Gaulois.

A cause de sa position et aussi de l’occupation Romaine, Quevauvillers devint bientôt un centre important et vit accroître sa population jusqu’au moment de l’invasion Normande.

[…] Quevauvillers ne fut pas épargné par les barbares Normands ; ses habitants après avoir vu leurs demeures pillées, furent réduits à se cacher dans deux souterrains qui sont restés comme des témoins irrécusables des malheurs du temps ; l’un situé près le bois et l’autre sous la chaussée d’Amiens.

Après ce désastre, Quevauvillers ne tarda pas à sortir de ses ruines, et bientôt l’on vit avec le courage de ses habitants, renaître l’aisance et le bien-être. Les populations environnantes, qui avaient choisi ce pays comme centre de leurs transactions commerciales, ne contribuèrent pas peu à lui donner de l’accroissement ; aussi le nombre des habitants, restreint d’abord, fut-il porté à 2000. Suivant une requête ancienne, il y avait encore en 1787, à Quevauvillers 300 feux, et 800 communiants, sans y comprendre un grand nombre d’enfants de 12 à 14 ans en état de communier. Le recensement de 1821, accuse 1171 habitants.

[…] Mais ce qui contribua le plus à la prospérité de Quevauvillers, ce fut la résidence des seigneurs, les sires et princes de Poix et leurs successeurs, qui choisirent ce pays, à cause de la richesse du sol, l’agrément des bois, la facilité des communications, pour en faire leur châtellenie.

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