la maison de Gomer
La Maison de Gomer alliée aux d’Arcourt, de Dampierre, de Blécour, de la Tramerie, de Gourlay, d’Estourmel, de Maulde, de Calonne, de Vendeuil, de Mornay-Montchevreuil, de Pingré de Saint-Félix, de Briançon, de Cacheleu, de Longueval, du Sauzay, de Morgan, etc. etc, est du nombre de ces grandes familles, dont le nom et l’existence politique se trouvent liés depuis plusieurs siècles à l’histoire de France.
Les Gomer portent : d’or à 7 merlettes de gueules rangées 4 en chef et 3 en pointe, un lambel d’azur au milieu de l’écu, et pour supports deux licornes.
Dans son origine, la maison de Gomer a suivi la carrière des armes avec distinction. Parmi ses illustrations, plusieurs membres ont versé leur sang sur les champs de bataille. Il y a, dit d’Hosier, dans ses Recherches sur les officiers aux gardes, beaucoup de services et de valeur dans les Gomer ; et dans plusieurs preuves faites pour Malte et pour la maison de Saint-Cyr, on voit que la chevalerie des Gomer est prouvée de temps immémorial.
Nous nous bornons à mentionner :
N. de Gomer. Dans l’histoire de Normandie, par Duchesne, il figure au nombre des seigneurs Normands, qui contribuèrent beaucoup à la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066 ;
Petrus de Gomer qui comparut en armes en 1151, comme on le voit sur la liste des bans et arrière-bans de Normandie ;
Envers de Gomer, capitaine de 50 lances, qui fut tué en 1460, à l’assaut de l’Étoile, en Bourgogne ;
Louis de Gomer, son frère, qui, à la tête de 800 arbalétriers, défendit Beauvais, et en soutint le siège contre les Bourguignons, pendant 28 jours, avant l’arrivée d’aucun secours ;
Pierre de Gomer, qui fut capitaine aux gardes françaises et périt glorieusement au combat de Senef, en 1674. Ses deux fils, imitateurs de la bravoure de leur père, et officiers aux gardes françaises, succombèrent avec honneur à la bataille de Ramillies, le 13 mai 1706 ;
Jacques de Gomer et son neveu, qui tous deux en 1530 et 1582 faits chevaliers de Malte, ont uni à jamais dans une même gloire militaire le nom de Malte et celui de Gomer ;
Enfin, Louis Gabriel, comte de Gomer, qui fut la gloire militaire de cette famille. Né à Quevauvillers le 25 février 1718, il entra au service au mois de septembre 1730, en qualité de volontaire, à l’école d’artillerie de La Fère, une des plus anciennes de France. Deux ans après, c’est-à-dire à l’âge de 14 ans 1/2, le chevalier de Gomer était admis dans l’armée active, comme officier pointeur de l’ancien corps d’artillerie institué en 1668 par Louvois. Employé en 1741, dans l’équipage d’artillerie, assemblé à Givet sous le commandement du marquis de Malézieux, aux ordres du maréchal de Maillebois, Louis de Gomer servit honorablement pendant les sept années que dura la guerre de la succession d’Autriche. Ce fut lui qui introduisit une amélioration notable dans les mortiers à bombe, en donnant une augmentation notable de la longueur d’âme et un raccordement tronconique de l’âme avec la chambre du mortier. A partir de ce jour les mortiers à bombe furent désignés du nom de leur auteur : mortiers à la Gomer, et le nom du chevalier fut gravé sur les mortiers. Il mourut le 30 juillet 1798 et fut enterré dans le cimetière de Dieuze.
Dans l’ordre religieux la famille de Gomer compte plusieurs membres, qui se sont distingués par une éminente piété. Nous citerons principalement :
Eustache de Gomer qui, en 1284, fut élu supérieur de la célèbre abbaye de Saint-Bertin, de l’ordre des Bénédictins. Voici en quels termes François Waloncapelle en parle dans son histoire de Saint-Bertin, rapportée par le R. P. Jean Buzelin : « Eustachius Cogwinine Gomer, insulis Flandriœ natus, ab ineunte œtate tyrocinium religionis Monasticœ apud Sïthienses exercuit ubi et habitum accepit monachalem ; adeoque omnibus fratribus gratus extilit, ut dicto Reverendo Waltero morte sublato ad regendam Domum Bertiensem dignus haberetur. Vix tres annos régiminis impleverat, cum septimo die martii è terris migravit magno sui apud omnes relicto desiderio. »
Maria de Gomer, fille de Thomas de Gomer, qui, vers le même temps, fut nommée supérieure d’un couvent de femmes de Saint-Bertin.
Enfin, Gabrielle-Marie-Ursule de Gomer, Augustine-Catherine de Gomer, Marie-Charlotte-Sophie de Gomer, qui toutes les trois furent nommées Chanoinesses de Poulangie. Pour obtenir ce titre, il fallait compter plusieurs siècles de noblesse dans sa famille.
C’est à cette noble et illustre famille, dont nous allons donner la généalogie, qu’appartiennent
Messire Louis-Gabriel-Maxime, comte de Gomer, seigneur de Quevauvillers, et de Courcelles, etc., chef actuel de la maison, marié à Demoiselle du Sauzay fille unique et héritière du marquis du Sauzay, dame de Vauchelles-lès-Domart.
et
Demoiselle Charlotte-Sophie-Gabrielle-Léonide de Gomer, mariée à M. Adrien de Morgan de Belloy, seigneur de BeIloy-sur-Somme.
L’ancienneté de cette famille, distinguée par ses services et ses alliances, remonte au XIe siècle ; elle s’est successivement répandue dans les Provinces et pays de Normandie, de Cambrésis, du Maine, du Beauvoisis et de Picardie.